Magali FONTAINE
Kinésiologie à La Farlède

Magali FONTAINE, Kinésiologue - Energéticienne à La Farlède, Brignoles et à distance.

« Je m’en veux » - Définir et respecter son territoire – Partie 3/4


Nous voici dans la 3e partie de ce « méga » article sur la culpabilité ! Parce que oui, il n’en fallait pas moins pour traiter ce gros morceau et qui est fondamental pour se libérer en profondeur de nos culpabilités et changer notre relation à nous-même et aux autres.

Pour rappel : nous avons vu dans la première partie comment fonctionnait la culpabilité, comment l’identifier, la nommer, et se libérer des croyances limitantes à l’origine de bon nombre de culpabilités pathologiques => « Je m’en veux » - Repérer la culpabilité – partie ¼ ; et dans la seconde partie « Je m’en veux » - Accepter ses limites pour lâcher la culpabilité – partie 2/4 », nous avons vu l’importance d’accepter nos limites d’humains, de ne pas être parfaits, de faire des erreurs… bref de ranger au placard le costume de la super héroïne. 

A présent, nous allons revisiter la notion de responsabilité et surtout savoir ce qui nous revient… et ce qui ne nous appartient pas. Nous allons redéfinir les territoires de chacun pour ne pas te laisser envahir dans ton espace (ni envahir l’espace de l’autre). Et je vais t’expliquer pourquoi c’est essentiel et comment le faire.

Bienvenue dans un nouveau jeu… un jeu où il va falloir redéfinir des territoires, et les protéger ! C’est parti !

Le jeu des territoires : définis tes frontières

Nos relations ne sont qu’un jeu de territoires. Qu’ils s’agissent des relations avec nos enfants, notre partenaire, nos parents, collègues, amis… chacun possède son propre espace. Le problème survient quand ces frontières deviennent floues ou sont régulièrement franchies.

Ton territoire, ta responsabilité

Imagine-toi entourée d’une bulle. Cette bulle, c’est ton espace, ton territoire personnel, symbolique, énergétique, émotionnel. Il est rempli de tes pensées, de tes émotions, de tes actions, de tes décisions. Et chacun possède sa propre bulle avec ses pensées, émotions, actions, décisions.

LA règle de base, souvent oubliée : tu es 100% responsable de ce que tu fais, dis, crois, penses et ressens. Ce qui sous-entend que l’autre, en face de toi, est aussi 100% responsable de ce qu’il fait, dit, croit, pense et ressent. Donc en réalité, alors que souvent tu peux te dire « c’est de ma faute s’il a réagi comme ça ou fait ça… », tu es 0% responsable de ce que l'autre fait, dit, croit, pense ou ressent. C’est mathématique !

Cette distinction peut sembler simple en théorie, mais en pratique, nous la transgressons quotidiennement. Si nous prenons la responsabilité des émotions, actions, décisions, pensées, des autres, notre bulle devient poreuse et elle est alors envahie par des énergies qui ne nous appartiennent pas ; au contraire, si nous attribuons rejetons la faute de quelque chose sur quelqu’un, c’est nous qui envahissons la bulle de l’autre. C’est ce que l’on va voir tout de suite.

Quand ton territoire est envahi : la culpabilisation

La culpabilité est présente quand tu penses être responsable des réactions, des comportements des autres.

Prenons un exemple concret : après une journée épuisante, ton réservoir de patience est vide. Ton enfant refuse pour la troisième fois de ranger ses jouets et tu finis par crier. Il part s'enfermer dans sa chambre, visiblement contrarié. Que se passe-t-il dans ta tête ?

Si tu penses : "Je suis une horrible mère, j'ai blessé mon enfant, je n’arrive à rien avec lui", tu prends la responsabilité de ses émotions et sa réaction (tu encombres ta bulle). Tu es responsable de tes cris, oui (c’est ton comportement, il t’appartient). Mais pas de la réaction de ton enfant. Il aurait pu pleurer, se taire, te répondre, ou rigoler. Sa réaction dépend de lui, de son vécu, de sa fatigue, de ses émotions à ce moment-là.

Ton comportement a simplement été un déclencheur, pas la cause profonde.

En portant sa responsabilité émotionnelle, tu alourdis inutilement ta charge mentale et énergétique. Comme si tu portais non seulement ton sac à dos, mais aussi celui de ton enfant.

Exercice pratique : Prends un moment pour réfléchir à une situation récente où tu t’es sentie coupable concernant ton enfant, ton partenaire, une amie... Écris cette situation et identifies précisément ce qui t’appartient (tes paroles, actions, pensées) que tu places en colonne sur la gauche et ce qui appartient à l'autre personne (ses réactions, émotions, choix) que tu places en colonne sur la droite. Trace une ligne pour séparer ces deux territoires.

Quand tu envahis le territoire de l’autre : la victimisation

La victimisation apparait quand tu rejettes tes responsabilités sur les autres. "Tu m'énerves !", "C'est à cause de toi que je suis en retard !" – ces phrases traduisent une posture de victime où tu rends l'autre responsable de tes émotions et réactions.

Si l’on reprend l’exemple précédent où tu as crié sur ton enfant, tu pourrais te positionner en victime si tu penses : "C'est de sa faute, il m'a poussée à bout". Tu rejettes la faute sur lui, tu te décharges de tes responsabilités (car ta réaction t’appartient) et tu encombres sa bulle.

En vrai, ta colère ne vient pas du fait qu’il ne range pas sa chambre (ça, c’est le déclencheur), elle vient de ton sentiment d’impuissance face à ton enfant (cause). Si ton impuissance ne venait pas te titiller, tu pourrais réagir différemment (comprendre ses raisons, lui parler, te dire que ce n’est pas si important et que c’est justement sa responsabilité et son expérience de vivre dans cet environnement...).

Exercice pratique : Note pendant une semaine toutes les phrases où tu commences par "Tu me..." (Tu m'énerves, tu me fatigues, tu me rends triste). Reformule-les en "Je me sens... quand..." (Je me sens énervée quand tu n'écoutes pas mes demandes). Cette simple reformulation t’aide à reprendre la responsabilité de tes émotions.

Le triangle dramatique et le piège du sauveur

De bourreau à victime...

En psychologie, on parle souvent du schéma « bourreau / victime » qui est l’un des grands schémas de l’humanité.

  • Si tu prends trop de responsabilités, des responsabilités qui ne t’appartiennent pas, tu te comportes comme un bourreau responsable de tous les maux de la terre. Tu viens encombrer ton territoire. Tu te sens coupable et donc tu vas te faire du mal, te punir… (consciemment ou non)
  • Si tu ne prends pas assez de responsabilités, donc que tu rejettes tes responsabilités sur les autres, tu te comportes en victime. “Ce n’est pas ma faute, c’est la faute de mon enfant qui m’a poussé à bout, de mon conjoint qui ne fait jamais comme je veux, de la Vie qui me mets toujours des bâtons dans les roues...”

Mais attention, pas de jugement, on est toujours un jour “bourreau”, un jour “victime” !

... à sauveur

Mais ce schéma ne serait pas complet, sans parler du triangle dramatique : bourreau / victime / sauveur. Et donc de la dernière pointe du triangle, c’est le sauveur : "Je dois aider/sauver tout le monde".  Et là, je demande à toutes les femmes / mamans d’être bien attentives, car je ne compte plus le nombre de clientes que je reçois et qui sont engluées dans ce rôle là.

Le rôle du sauveur mérite une attention particulière car il peut paraître honorable : tu veux aider les autres, c’est bien, c’est généreux. Mais le risque est de vouloir aider à tout prix, non par altruisme mais par culpabilité, car aider les autres donne bonne conscience et permet de « rattraper ses fautes » (enfin c’est ce qu’on croit).

Souviens-toi de cette règle d'or : tu ne peux aider les autres que s'ils veulent être aidés et te le demandent. Sinon, c'est de l'ingérence, de l’infantilisation et une entrave au libre arbitre de chacun. C’est comme si tu disais « moi je sais mieux que toi et je vais plus réussir à t’aider que toi tu ne peux t’aider toi-même ».

Et mon enfant alors ?

Alors, tu vas me dire : “J’ai le devoir de protéger mon enfant, ce n’est pas de l’ingérence”. Effectivement, mais quand tu tombes dans l’extrême de la surprotection, ça peut le devenir : “J’ai quitté son père, il souffre à cause de moi, je dois lui éviter de souffrir encore”.

Tu crois (inconsciemment) avoir le pouvoir de lui éviter tous les maux de la Terre, ou en tout cas, tu aimerais. Mais ce n’est pas possible. Si son âme a prévu de vivre quelque chose, elle trouvera un moyen de le faire, quoi qu’il arrive. Ton rôle est de l’accompagner dans ses expériences, pas de lui éviter des expériences.

On retrouve souvent dans les mémoires (transgénérationnelles ou karmiques) de “mamans surprotectrices” des femmes qui ont perdu beaucoup d’enfants et culpabilisent de cela (alors qu’elles n’en étaient pas responsables). Ici aussi, tu viens surcharger ton énergie avec des éléments qui ne sont pas à toi.

Exercice pratique : Identifie une situation récente où tu as joué au "sauveur" avec ton enfant ou tes parents, tes frères et sœurs, partenaire… Demande-toi : "Est-ce que mon aide était vraiment nécessaire ? Est-ce qu’il aurait pu gérer seul cette situation avec un peu plus de temps ?" Lors de la prochaine occasion similaire, essaie de te retenir d'intervenir immédiatement et observe ce qui se passe.

Par exemple, si tu te précipites pour résoudre chaque petit conflit entre tes enfants ou ton enfant et ses amis, tu lui envoies le message qu'il est incapable de gérer ses relations sociales. Tu empiètes sur son territoire et l'empêches de développer ses propres compétences.

Culpabilité vs. responsabilité : ne confonds pas !

La culpabilité, un garde-fou à l’irresponsabilité ?

Une crainte fréquente et qui empêche souvent de se libérer pleinement de ses culpabilités, c’est : "Si je ne me sens plus coupable, est-ce que je vais devenir une mauvaise mère / personne, irresponsable ?" comme si la culpabilité était un garde-fou.

Et c’est une très bonne question ! Parce qu’elle est effectivement un garde-fou à l’irresponsabilité quand elle est SAINE ! Mais quand la culpabilité est PATHOLOGIQUE, elle devient surtout notre bourreau et un empêcheur de tourner en rond ! Et comme la grande majorité (pour ne pas dire toutes) de tes culpabilités sont pathologiques… je te laisse conclure ! (pour rappel, j'explique dans le premier article, la distinction entre culpabilité saine et pathologique).

Tu ne vas pas devenir une mauvaise personne… au contraire !

Ne pas culpabiliser n’est pas synonyme d’irresponsabilité. Ce n’est pas parce que tu ne culpabilises pas pour quelque chose que ça fait de toi une maman ou une femme irresponsable et que tu vas faire n’importe quoi. Ce n’est pas parce que tu ne te punis pas d’une erreur, que tu ne t’épuises pas pour réparer, que tu n’es pas une mère / femme responsable. Au contraire !

Et voici l’explication « mathématique » ! Tu te rappelles ? Tu culpabilises quand tu prends des responsabilités qui ne t’appartiennent pas. Donc si tu redonne à l’autres ses responsabilités, tu ne lui donnes pas les tiennes, mais les siennes. Chacun retrouve son territoire bien défini, avec toutes ses responsabilités et uniquement les siennes. Donc si tu ne culpabilises pas, tu ne perds pas tes responsabilités.

Comment avoir un territoire bien défini

Pour sortir des jeux de culpabilité et de victimisation, il est essentiel de savoir si les responsabilités sont au bon endroit, puis que tu décides ce que tu laisses entrer dans ton territoire.

Le test du libre arbitre : un outil puissant

Exercice pratique approfondi : Pour chaque situation où tu te sens coupable, applique systématiquement le test du libre arbitre en te posant ces questions : "Dans cette situation, est-ce que l’autre avait le choix ? Aurait-il pu agir différemment ? Est-ce que le résultat ne dépend que de moi ? "

Prenons quelques exemples :

  • "Mon fils a de mauvaises fréquentations. Si j'avais été plus présente pour lui, il n'aurait pas 'mal tourné'." Je ne suis pas responsable. Mon fils a fait ses propres choix.
    • En assumant l'entière responsabilité, tu l'infantilises et nies son libre arbitre.
  • "Ma fille a des relations amoureuses toxiques, comme moi avant. Elle reproduit mon schéma, c'est de ma faute." Je ne suis pas responsable. Ma fille a son propre chemin de vie. Vous pouvez chacune travailler sur vos schémas relationnels, mais sa vie amoureuse reste sa responsabilité.
  • "Mon enfant s'est brûlé avec une casserole pendant que j'étais au téléphone." Je suis responsable. En tant que parent d'un jeune enfant, je suis responsable de sa sécurité immédiate. Mon inattention a causé un accident.

Mais attention de ne pas transformer cette culpabilité saine en culpabilité pathologique !

Tu as fait une erreur, certes. Mais tu es humaine. Tu as le droit à l’erreur. Tu vas réparer : t’excuser, emmener ton enfant chez le médecin, lui prodiguer les soins nécessaires... Si la culpabilité est toujours présente, c’est que tes croyances ont pris le relai : “je dois être parfaite”, “je n’ai pas le droit à l’erreur”... Et ce n’est pas juste.

Et, je vais même aller plus loin : si on se place du point de vue de l’âme, tout est juste. L’âme de ton enfant a très certainement fait le choix de cette expérience pour travailler quelque chose.

Définir les limites de ton territoire

Maintenant que tu as redistribué les responsabilités, il est temps de renforcer les frontières de ton territoire personnel.

Exercice pratique : Prends une feuille et divise-la en deux colonnes. Dans la première, notez "Ce qui est acceptable pour moi" et dans la seconde "Ce qui n'est pas acceptable pour moi". Pour chaque domaine de ta vie, interroge-toi honnêtement :

  • Est-il acceptable pour toi de ne plus avoir de temps personnel depuis que tu es parent ?
  • Est-il acceptable que ton espace intime soit constamment envahi ?
  • Est-il acceptable de préparer trois repas différents chaque soir pour satisfaire tous les membres de la famille ?
  • Est-il acceptable que tes parents débarquent chez toi sans prévenir ?

Une fois ta liste établie, choisis un élément de la colonne "non acceptable" et mets en place une action concrète pour faire respecter cette limite. Par exemple, si tu as déterminé qu'il n'est pas acceptable pour toi de ne pas avoir de temps personnel, bloque dans ton agenda un créneau hebdomadaire réservé uniquement à toi.

Attention : l'idée n'est pas de dresser une liste d'exigences égoïstes, mais de reconnaître tes besoins légitimes. Une mère épuisée qui a franchi ses propres limites ne peut pas être pleinement présente pour ses enfants.

Lorsque tu as clarifié tes limites, communique-les clairement à ta famille. Un parent qui assume ses frontières offre un modèle sain d'affirmation de soi à ses enfants.

L'équilibre des territoires

L'objectif ultime est de trouver le juste équilibre dans ta prise de responsabilité :

  • Ni trop peu (éviter la victimisation)
  • Ni trop (éviter la culpabilisation)

Ce faisant, tu sors du triangle dramatique pour entrer dans une relation plus authentique avec tes enfants, tes proches, tes amis, tes collègues, où chacun assume ses responsabilités sans porter celles des autres.

Paradoxalement, en définissant clairement ton territoire, tu offres à tes enfants la sécurité dont ils ont besoin. Un parent qui se respecte et pose des limites claires devient un phare stable dans la tempête émotionnelle que peut être l'enfance ou l'adolescence.

N'oublie pas : être un parent responsable ne signifie pas être responsable de tout. En reprenant possession de ton territoire – ni plus, ni moins – tu permets à chacun de grandir dans sa propre zone de responsabilité, créant ainsi une famille où l'autonomie et le respect mutuel peuvent s'épanouir.

Dans notre prochain et dernier article de cette série, nous explorerons comment réparer nos erreurs (et si c’est toujours nécessaire et suffisant), ce que nos culpabilités nous apprennent et comment continuer à avancer.


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