Nous voici dans la 4e et dernière partie de notre série sur la culpabilité !
Pas vu les 3 premières parties ? C’est par ici !
A présent, la dernière étape ! Souvent quand on pense « culpabilité » – « coupable », on pense « réparation ». C’est la réparation qui va permettre d’alléger le poids de la culpabilité. Mais ça, ça fonctionne bien sur la culpabilité saine (retrouve dans la partie 1 les explications sur les différentes culpabilités).
Mais qu’en est-il des culpabilités pathologiques (basées sur nos croyances) qui représentent, je le rappelle, la très très très très très (je pourrais encore continuer) grande majorité de nos culpabilités ? Une réparation est-elle toujours nécessaire ? Suffisante ? Et finalement, la clé ne se logerait-elle pas ailleurs que dans les réparations ? C’est ce qu’on va voir tout de suite !
La réparation : nécessaire ou non ?
La réponse sera différente selon le type de culpabilité.
Dans le cas d’une culpabilité saine
Dès notre plus jeune âge, on nous apprend l'importance de réparer nos erreurs. Lorsque de ton enfant casse le jouet de sa sœur, que fais-tu ? Tu lui demandes de t’excuser auprès de sa sœur, de ramasser les morceaux et de les mettre à la poubelle.
Aussi anodine soit cette scène, la leçon est précieuse. L'enfant comprend que ses actions ont des conséquences, que tout le monde peut faire des erreurs, et qu'il existe des façons de les réparer.
Mais que faire lorsque notre culpabilité est pathologique, c'est-à-dire quand aucune faute réelle n'a été commise (hormis dans nos croyances) ?
Et quand il n’y a pas de faute réelle ? (Culpabilité pathologique)
La culpabilité saine a une petite sœur plus insidieuse : la culpabilité pathologique. Celle-ci naît de nos propres croyances ou attentes irréalistes. Prenons cet exemple courant : « Je culpabilise de ne pas aller assez souvent voir mes parents âgés. »
Cette pensée semble raisonnable à première vue, il peut sembler normal d’aller voir ses parents. Mais creusons un peu. Tes parents sont-ils réellement malheureux de ne pas te voir plus souvent ? Peut-être sont-ils au contraire fiers de ton indépendance ? Peut-être préfèrent-ils te savoir épanouie dans ta vie plutôt que de te voir les visiter par obligation ?
Bref, si tes parents sont tristes de ne pas te voir, c’est leur ressenti. Mais ils pourraient en avoir bien d’autres ! Ils ont donc le choix de leur réaction, qui ne t’appartient pas. Mais si tu portes cette culpabilité, tu supposes être responsable de leur bonheur. Or, nous ne sommes jamais responsable du bonheur de quiconque. Au mieux nous contribuons. Le premier responsable de son bonheur, c’est soi. Tes parents sont responsables de leur bonheur, tu es responsable de ton bonheur.
Cette culpabilité ne repose donc pas sur une faute réelle mais sur tes croyances, tes loyautés familiales, parfois héritées des générations. « Les enfants doivent prendre soin de leurs parents, comme eux ont fait pour nous ». C'est comme si tu portais un sac à dos rempli de pierres que personne ne t’as demandé de porter. Bien sûr, je ne dis pas de ne pas t’occuper de tes parents. Mais cette attention ne doit pas être motivée par une culpabilité. Lâche la culpabilité et tu trouveras de nouvelles options qui seront plus justes pour tout le monde.
Dans ce cas, la réparation n'est pas nécessaire - simplement parce qu'il n'y a rien à réparer.
Le danger de chercher à réparer quand même
Le danger, quand on ne reconnaît pas cette culpabilité pathologique, c'est qu'on cherche tout de même à "réparer" en se punissant :
- En s'interdisant certains plaisirs
- En s'obligeant à des visites motivées uniquement par le devoir
- En se rabaissant constamment
- En se surchargeant d'obligations envers les autres
C'est comme payer une dette qui n'existe que dans notre esprit. Et jamais on ne pourra réparer quelque chose qui n’existe que dans notre tête. C’est comme cela que l’on peut se faire payer des « fautes » (inexistantes en réalité) toute sa vie.
Quand la réparation ne suffit pas
Il arrive que même après avoir réparé une erreur, la culpabilité persiste. Tu as réparé, mais ce n’est pas suffisant. Pourquoi ?
Notre impitoyable juge intérieur
Deux cas de figure. Soit nous sommes face à une culpabilité saine, et celle-ci bascule dans de la culpabilité pathologique. Soit il s’agit d’une culpabilité pathologique et comme nous l’avons dit, pas de faute réelle, donc pas de réparation possible. Dans les deux cas, notre petit juge intérieur est responsable de tout ce bazar !
Car notre juge intérieur ne connaît souvent ni la prescription, ni la grâce, ni la proportionnalité des peines. Coupable ! As-tu remarqué comme nous pouvons être bien plus sévères envers nous-mêmes qu'envers les autres ?
Jamais assez bien
Prenons un exemple. Tu as oublié un rendez-vous avec une amie. Tu t’es excusée et as planifié une nouvelle rencontre, mais tu continues à te sentir mal. Cette culpabilité, qui aurait pu s’apaiser avec la réparation, se transforme en jugement intérieur. Tu te dis : « Je suis toujours distraite, je ne suis pas une bonne amie. Comment j’ai pu la faire attendre toute seule au café, elle a dû se sentir mal, abandonnée, trahie… »
Cette situation réveille sûrement tes propres blessures qui créent des croyances. Par exemple, si tu portes une forte blessure de trahison, peut-être as-tu développé la croyance que « Jamais je ne trahirai personne, ça fait trop mal ». Tu n’as pas été en accord avec ta croyance, ton système dit « c’est impardonnable ».
Cette persistance de la culpabilité révèle généralement une recherche inconsciente de perfection : surtout ne pas faire d’erreur, devoir tout gérer, parfaitement, ne rien oublier… bref, oublier que nous ne sommes que des humains avec nos limites.
C'est comme si tu te condamnais à perpétuité pour une infraction qui, pour n'importe qui d'autre, mériterait tout au plus une amende.
Les bonnes questions à se poser (pour soi et ses enfants)
Parfois, il suffit de prendre un peu de recul pour voir toutes les conséquences d’une culpabilité. Parce que, rappelons le, se culpabiliser peut nous donner bonne figure : on a conscience d’avoir mal agi, on se punit soit même. « Qui serais-je si je ne ressentais pas de culpabilité ? » (pas une bonne personne, pas une bonne mère, etc.).
Mais, ce n’est pas si honorable que cela…
Quelle leçon transmets-tu à tes enfants ?
Quand tu laisses la culpabilité diriger ta vie, quel message envoies-tu à tes enfants ? « Les erreurs sont impardonnables, et chaque faute doit être expiée à tout jamais ». Dur non ?
Souhaites-tu leur enseigner qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur ?
Demande-toi : si ton enfant vivait la même culpabilité que toi, que lui dirais-tu ? Tu lui offrirais sans doute de la compassion et une opportunité d’apprendre. Alors, pourquoi ne pas appliquer cette même douceur envers toi ?
Cette dernière question est particulièrement importante. La douceur et la compassion que nous offrons naturellement aux autres, nous nous la refusons souvent à nous-mêmes.
Sois aussi douce avec toi-même que tu le serais avec ton enfant.
Un poids invisible, mais bien présent
Porter la culpabilité, c’est comme porter un sac de pierre. Et ce sac ne s’allège pas avec le temps. Au contraire, on rajoute tout au long du chemin de nouvelles pierres.
Face à cette culpabilité persistante, pose-toi ces questions :
-
Compte-tu te punir jusqu'à la fin de tes jours ? Voire sur 3 générations (parce que oui, tout ce qui n’est pas transcendé, s’engramme dans l’énergie familiale) ? et sur tes 15 prochaines vies (pas sûre que ton âme ait envie de se traîner ça dans ses vies suivantes) ?
-
Tes enfants veulent-ils une mère qui se culpabilise constamment et s'interdit d'être heureuse ?
Ca fait réfléchir non ?
Chercher le cadeau caché
La vie n'est pas une série d'épreuves conçues pour nous faire souffrir, mais d'expériences destinées à nous faire grandir. Comme des enfants apprenant à marcher, nous apprenons par l'expérimentation - et oui, cela implique des chutes.
Derrière chaque situation douloureuse se cache un cadeau. Ce n'est pas toujours évident à percevoir, surtout quand on est au cœur de la tempête émotionnelle, mais ce cadeau existe.
Les trésors dissimulés dans la culpabilité
Au lieu de voir la culpabilité comme une ennemie, si tu la percevais comme une messagère ? Elle est là pour te dire quelque chose, pour attirer ton attention sur un aspect de ta vie qui demande à être exploré.
Quels pourraient être ces messages qui vont te faire grandir ?
- Mettre le doigt sur une erreur et apprendre de cette erreur, ne pas la renouveler ?
- Se libérer d’attentes irréalistes envers toi-même et t’apporter de la douceur ?
- Etre capable de te positionner et de faire des choix alignés avec tes valeurs ?
- Redécouvrir ta liberté intérieure ?
- Transformer des croyances limitantes pour te libérer, libérer ton âme et tes lignées ?
- Apprendre à t’aimer ? Et ça, c’est sans doute la plus belle des leçons ! Enfin apprendre à s’aimer telle que l’on est, aimer notre imperfection, aimer notre parcours de vie… car lorsque l’on s’aime, on n’accepte plus de se faire du mal.
En fait, ta culpabilité comme un cocon inconfortable. Il te comprime, te limite, mais il contient aussi la promesse d'une transformation. Lorsque tu t’en libères, tu ne redeviens pas la chenille que tu étais -tu émerges en papillon.
De l'individuel au collectif
Je crois que nous sommes ici sur Terre pour apprendre, guérir, évoluer, grandir. Et l’un de nos grands défis communs, et surtout pour les femmes, est de guérir nos culpabilités. Pour toutes les femmes qui nous ont précédées et celles qui suivent. Pour toutes les femmes que nous avons été et celles que nous serons.
Il y a quelque chose de profondément libérateur à penser que nos guérisons personnelles contribuent à une guérison collective. Plus nous serons de femmes à guérir notre féminin blessé et plus nous pourrons créer une humanité lumineuse. Etre sur Terre n’est pas une punition, elle est une opportunité de grandir.
Chaque fois que tu déposes le fardeau d'une culpabilité inutile, tu donnes symboliquement et énergétiquement la permission à d'autres de faire de même.
Un exercice concret pour avancer
Pour conclure ce voyage à travers la culpabilité, je te propose un exercice simple mais puissant :
- Identifie une culpabilité qui te pèse actuellement
- Pose-toi ces questions avec honnêteté :
- Y a-t-il réellement une faute qui demande réparation ?
- Si oui, quelle réparation proportionnée et unique serait appropriée et me permettra de me libérer de cette culpabilité (si tu ne vois pas, c’est que ton petit juge intérieur est en train de s’agiter) ?
- Si non, quelle est la croyance qui me fait dire que je suis en faute ? D’où vient-elle ? Moi ? Ma famille ?
- Écris une lettre de compassion à toi-même, comme si tu écrivais à ta meilleure amie et dans laquelle tu réécris tes croyances limitantes en croyances nourrissantes.
- Par exemple : « je dois me sacrifier pour mes enfants ». => Aujourd’hui, je comprends que je n’ai pas à me sacrifier pour mes enfants. Au contraire, mes enfants n’ont pas à porter le poids de mon sacrifice pour eux et j’ai le droit de me prioriser, de me faire du bien, de m’aimer. En me priorisant, j’active en moi les ressources pour m’épanouir et prendre soin de mes enfants, de façon juste et équilibrée.
- Cherche le cadeau caché dans cette expérience - quelle leçon précieuse peux-tu en tirer ?
La vie au-delà de la culpabilité
La culpabilité peut être une boussole morale utile quand elle est saine. Elle nous indique quand nous avons dévié de nos valeurs et nous guide vers la réparation. Mais lorsqu'elle devient chronique et disproportionnée, elle se transforme en prison, voire en centre de travaux forcés.
Rappelle-toi que tes erreurs ne te définissent pas. La véritable sagesse ne consiste pas à ne jamais trébucher, mais à savoir se relever avec grâce, épousseter ses genoux, et poursuivre son chemin, enrichie par l'expérience.
Avec ces 4 articles, tu disposes maintenant de toutes les clés pour te libérer de tes culpabilités. J’ai lâché tellement de culpabilité, rien qu’en comprenant comment fonctionne ce mécanisme et que je n’honorais pas ma vie, mes proches, mes lignées en me faisant souffrir.
Alors maintenant, quelle culpabilité es-tu prête à déposer ?